Clowncert(in)A
Destinée à une brillante carrière de chanteuse lyrique, Miss Smith perd sa voix suite à la mort de sa mère, compositrice émérite mais jamais reconnue pour ses compositions. Elle étudie le piano sur l’instrument de sa regrettée maman et plonge dans les affres de la dépression et dans les brumes des anti-dépresseurs. Après de nombreuses années d’errance sous psychotropes et poussée par le fantôme de sa tendre Mum, Miss Smith décide de revenir sur scène pour y jouer – enfin – sa dernière oeuvre. Elle choisit, pour ce concert « Ad Memoriam », le centre culturel de Dison, dont les rues sont réputées pour leurs acoustiques inégalées dans le monde. Malheureusement, Frédérick (l’actuel et charmant directeur) a engagé comme tourneuse de pages, pour s’assurer une prestation parfaite, une jeune habitante de Dison – Mademoiselle – locale, certes, mais bigleuse, cruche et maladroite.
Enfer et damnation.
De cette rencontre improbable entre le drame et la candeur, entre le feu et la guimauve naitra (Allegro ma non troppo, Scherzando con Fuoco, mais toujours A Tutta Forza) un Cantabile-feu-d’-artificiesque totalement déjanté.
Accrochez-vous, ça va défriser les perruques.
« ClowncertinA » est un spectacle musical et clownesque, drôle et furieux, pour deux actrices, l’une pianiste/chanteuse et l’autre accordéoniste, qui puise dans le répertoire méconnu des compositrices de musique classique.
Avec, en filigrane de cette prestation loufoque, la question de l’occultation et du dénigrement des femmes dans l’histoire de la composition musicale.
Pour qu’on puisse accoler enfin l’appellation « Matrimoine musical » à celle habituellement utilisée de « Patrimoine musical »
Avanti Sostenuto à tout berzingue…